La Thaïlande face aux conséquences de sa « guerre de changes »
Posté : ven. 9 févr. 2018 08:57
La Thaïlande face aux conséquences de sa « guerre de changes »
Le pays est en passe de satisfaire aux trois critères qui le désignent comme manipulateur de sa devise pour les Etats-Unis.
La Thaïlande est encore intervenue massivement pour affaiblir sa monnaie. Ces douze derniers mois, la banque centrale a vendu des bahts contre des dollars pour un montant de 22,5 milliards de dollars, soit près de 5,5 % de son PIB. Son excédent courant est très fort, de près de 45 milliards de dollars, soit 11,3 % du PIB.
Il ne manquait plus qu'un critère sur les trois pour que le pays puisse être qualifié de « pays manipulateur » de sa devise par les Etats-Unis, ce qui ouvre la voie à une procédure de rétorsions commerciales et financières , surtout dans une administration très sensible sur ce sujet . Or, le pays vient d'annoncer que sur douze mois (novembre 2017 à novembre 2018), il a affiché un excédent commercial de 19,9 milliards de dollars avec les Etats-Unis, tout proche du seuil fatidique des 20 milliards de dollars, qu'il devrait atteindre en décembre. Le pays aura alors franchi la ligne rouge car il remplit les trois conditions (interventions représentant au moins 2 % de son PIB, excédent courant supérieur à 3 % du PIB, surplus commercial avec les Etats-Unis d'au moins 20 milliards de dollars) pour être qualifié de manipulateur de sa monnaie.
Il a jusqu'ici échappé à la vigilance du Trésor car il n'est que le 21e partenaire commercial des Etats-Unis, et ces derniers se concentrent plutôt sur les douze premiers partenaires dans le cadre de leur rapport semi-annuel . Seulement, « la Suisse figure sur la liste de surveillance du Trésor américain alors même qu'elle ne fait plus partie des douze principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis », rappelle la banque Nomura. Ainsi, la menace d'être estampillé comme pays manipulateur de sa devise pourrait inciter la banque centrale thaïlandaise à refréner ses interventions sur sa monnaie. L'année passée, elle est intervenue pour éviter que le dollar descende sous la barre des 34 bahts, mais la vigueur de la devise thaïlandaise s'est poursuivie malgré tout, conduisant la banque centrale à abaisser ses niveaux d'intervention à 33, puis 32 bahts par dollar.
Répit ou exemple
Poursuivant sur sa lancée de 2017 (+10,4 %), le baht a gagné près de 3 % par rapport au billet vert depuis le début de l'année et s'établit à 31,57 bahts par dollar. « Le rapport du Trésor, publié en avril, ne prend en compte que les statistiques de 2017, et il y aura sans doute une pression pour donner un peu de répit au pays avant de le qualifier de manipulateur », prédit Brad Setser, économiste au Council on Foreign Relations. Autre possibilité, les Etats-Unis vont peut-être vouloir faire un exemple avec la Thaïlande, et inciter par là même les autres pays dans son collimateur (Inde...) à être moins actifs dans la « guerre des changes ».
https://www.lesechos.fr/finance-marches ... 151963.php
J'espère que l'article va plaire a notre "Maitre Capello" du forum
Le pays est en passe de satisfaire aux trois critères qui le désignent comme manipulateur de sa devise pour les Etats-Unis.
La Thaïlande est encore intervenue massivement pour affaiblir sa monnaie. Ces douze derniers mois, la banque centrale a vendu des bahts contre des dollars pour un montant de 22,5 milliards de dollars, soit près de 5,5 % de son PIB. Son excédent courant est très fort, de près de 45 milliards de dollars, soit 11,3 % du PIB.
Il ne manquait plus qu'un critère sur les trois pour que le pays puisse être qualifié de « pays manipulateur » de sa devise par les Etats-Unis, ce qui ouvre la voie à une procédure de rétorsions commerciales et financières , surtout dans une administration très sensible sur ce sujet . Or, le pays vient d'annoncer que sur douze mois (novembre 2017 à novembre 2018), il a affiché un excédent commercial de 19,9 milliards de dollars avec les Etats-Unis, tout proche du seuil fatidique des 20 milliards de dollars, qu'il devrait atteindre en décembre. Le pays aura alors franchi la ligne rouge car il remplit les trois conditions (interventions représentant au moins 2 % de son PIB, excédent courant supérieur à 3 % du PIB, surplus commercial avec les Etats-Unis d'au moins 20 milliards de dollars) pour être qualifié de manipulateur de sa monnaie.
Il a jusqu'ici échappé à la vigilance du Trésor car il n'est que le 21e partenaire commercial des Etats-Unis, et ces derniers se concentrent plutôt sur les douze premiers partenaires dans le cadre de leur rapport semi-annuel . Seulement, « la Suisse figure sur la liste de surveillance du Trésor américain alors même qu'elle ne fait plus partie des douze principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis », rappelle la banque Nomura. Ainsi, la menace d'être estampillé comme pays manipulateur de sa devise pourrait inciter la banque centrale thaïlandaise à refréner ses interventions sur sa monnaie. L'année passée, elle est intervenue pour éviter que le dollar descende sous la barre des 34 bahts, mais la vigueur de la devise thaïlandaise s'est poursuivie malgré tout, conduisant la banque centrale à abaisser ses niveaux d'intervention à 33, puis 32 bahts par dollar.
Répit ou exemple
Poursuivant sur sa lancée de 2017 (+10,4 %), le baht a gagné près de 3 % par rapport au billet vert depuis le début de l'année et s'établit à 31,57 bahts par dollar. « Le rapport du Trésor, publié en avril, ne prend en compte que les statistiques de 2017, et il y aura sans doute une pression pour donner un peu de répit au pays avant de le qualifier de manipulateur », prédit Brad Setser, économiste au Council on Foreign Relations. Autre possibilité, les Etats-Unis vont peut-être vouloir faire un exemple avec la Thaïlande, et inciter par là même les autres pays dans son collimateur (Inde...) à être moins actifs dans la « guerre des changes ».
https://www.lesechos.fr/finance-marches ... 151963.php
J'espère que l'article va plaire a notre "Maitre Capello" du forum