histoire d 'un vieux monger

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Berni La Plante
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Re: A Pattaya, le consul de France découvre ses compatriotes

Message par Berni La Plante »

Salut j intervient car je voudrais bien poster mais je ne sait pas trop comment faire. J ai quelques histoires a raconter. Apparemment c est un forum tres privés maintenant. C ets ce que je recherche. Bon ben réponder moi s il vous plait. Je m appelle ber et je suis un monger. Voila, bon week end
Berni La Plante
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histoire d 'un vieux monger

Message par Berni La Plante »

Février 1997: Le Queen Elizabeth 2. 4 mois de contrat sur un des plus gros bateaux et une des plus prestigieuse croisière au monde ( à l époque). Petite soeur de feu Queen Elizabeth 1, ancré à LA et maintenant musée pour touristes. Une croisière qui me mène de southampton à... Southampton, en 4 mois. du binge cruising pour de vieux clients friquer en mal d'attention et en mal de jeunesse .Pour moi c est une toute autre histoire. Travail de 7h du matin a 22 heures tous les jours pendant 4 mois. Avec quelques pauses..

C' est l 'histoire de ces pauses..

Mon profile avant- Decembre 1996 ( date ou je commence mon contrat): jeune de 23 ans, travailleur mais bringueur, petit boulot, serveur de métier, voyageur de rêve, rêvant dans l alcool, les drogues les clubs, les fètes et les filles, soucieux de son avenir mais insouciant du devenir. Pas moches, pas beaux gosses mais jeune et infatué par les perspectives du bel age. Jeune et passionné en quelques mots. Voulant réussir mais pas dans le sens de la matière mais plutot de l'expérience. Pas trés stable mais pas complètement perdu non plus. Romantique dans l'ame, le contraire du cynique. Positif mais un peu casse gueule.

Mon expérience avant Décembre 1996: Premier voyage en Angleterre en 1994: 6 mois au Savoy hotel en tant que commis de salle. Première experience de putassier a Soho, le red light district Londonien. Service militaire et départ à La Réunion: 6 mois. Fumette et GF expérience avec une belle amazone, pas de travail, économie à raz les paquerettes. Je quitte l' ile avec 2000 francs. Je suis littéralement SDF. Ne peut pas revenir en France car cela voudrais dire un énorme "lost of face" vis a vis de ma famille. Mon retour est déja payé. A l'arrivée je saute de l'aéroport direction le tunnel. London here we are again! Aprés d 'autres péripéties je trouve un bon travail et je fait rentrer mon meilleur ami. 10 mois de bringue plus tard je me retrouve à Southampton( avec mon ami) près à embarquer pour un tour du monde de labeur, avec quelques parenthèses épicuriennes et exotiques.

Mon état d' esprit avant Décembre 1996: le retour au source, la jungle, "the beach", "apocalypse now" de Coppola, le mal jaune, "The end" des Doors, l 'Amazonie, les grands espaces, Magellan, GOA, le spiritualisme vagabond, l' existentiel nomadisme, l'explorateur de la grande noirceur universelle, le découvreur de l 'osmose universelle humaine. La transe. Et pour arriver à ca. De l alcool, des drogues, des filles, et partir loin...

Mes expériences non putassières durant mon contrat et avant Pattaya: New York! New York! les tours jumelles!Little Italy et chinatown! le canal de Panama et ses dealers de coke faufilés jusqu'au cales de mon navire. Miami beach, les caraibes, LA, San Diego, Mexico, Acapulco, Cartagénes, Sidney, Auckland (nouvelle zélande), Tasmanie, Manilla, Jakarta, Bali, Vietnam, et j' en oublie et...



Pattaya, Thailande..



Ce thread a 3 objectifs:

1-parler de moi et de mes expériences exotiques à travers le monde

2- faire peut être un peu revivre ce forum français qui se meurt et encourager d'autres à partager leur expériences en cette période néfaste de confinement.

3- encourager mon pote a commencer a threader sur ce forum qu il a exploré de fond en comble mais qui a du mal à se lancer.



J'essayerai de garder ce thread en vie en commençant par mes expériences de 1997 d'avant Pattaya avec tout d abord mon baptème de marin putassier à Acapulco. Il devrait s' ensuivre quelques péripéties à Manila et au Vietnam et peut être d'autre si ma mémoire me revient.

Allez soyez fort. Pattaya 2025!!!!!!!
Berni La Plante
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Re: histoire d 'un vieux monger

Message par Berni La Plante »

https://www.google.com/search?q=qe2+pic ... XbEOeVaYMM





14 décembre 2017: je me pose dans le décor de ma nouvelle maison. Un petit radin de vie de 10 mètres carrés perdu dans les abysses d’un mastodonde de fonte. Deck-5 (5 étages au dessus du niveau 0). En dessous il y a les machines, ou les requins va savoir. 4 murs sans fenêtre, 2 lits superposés, une table, une chaise, deux armoires. Et un coéquipier. Un italien accro au lever de briques.Il a l’air fier ce César, un vrai petit Corleone dans l’âme. Il me noie tellement de sa confiance que j en oublie une seconde mes pensée macabres naissantes Titanic…esques.





C’ est drôle d’ailleurs, le film vient juste de sortir. Il fait un carton. Le beau Jack (Leonardo), pauvre et clandestin, courageux et malin, se frayant un chemin vers un monde meilleur. La belle Rose(Kate Winslet), riche et romantique, suicidaire à défaut d’être amoureuse. La catastrophe, et les destins s’emmêlent, jusqu’à l’apogée triomphante de l’essence ultime et bienfaisante du genre humain. L’ héroïsme Holywoodien, c’ est vrai que sa déchire. Au fond l humanité toute entière aspire a cette candeur absolue des âmes, la nature noble, le juste triomphateur, l’ exclusion du soi pour le bien universel, ou pour toutes causes qui justifient la place de l’homme au bord de l’Olympe, la grande soupe manichéenne de tout temps et de toutes confessions, épicurienne ou sophistes, de tout âges et de toutes classes, de tout genres, verges, vulves, pubis et bas ventres, entrecuisses bondées ou nymphes creuses.






Et le final, quel final! L’ amour est un instant dans une existence, ou plutôt.. une existence dans un instant, l’ apothéose de l’amour, l’apogée de la vie. Dans la mort…



-‘Salou, bienvénou sour lé Qouiiiitou (QE2, initial du navire), J’ésoui italiane (sans blague Aldo), jé parlé bien lé francé, tou verra ici cé dour mé on rigole bien. J’espairé que tou aime t’ amouser. Ici apré lé travaillé c’ est la fiesta.’

Est-ce une invitation, ou un ordre? . J’acquiesse d un sourire timide et lui sert la patte. Quelques 10 commandements et une main broyée plus tard le ton est donné: Je vais me farcir 4 mois de co-voiturage avec un fêtard authoritaire tombeur de ces dames et accro au stéroïdes. Moi qui veut me mettre au vert après des mois de luxure londonienne, c’est mal barré…



Les jours suivants confirment mes inquiétudes. Je découvre Aldo Pacino le fornicateur noctambule. Et le lieu favori de mon matador pour assouvir son appétence est bien entendue.. notre boite a haricot commune. Et son créneau horaire… 3h du mat, l heure de mes plus beaux rêves….





Putain de navire…



Journée typique quotidienne sur le QE2:

- 6h: le réveil sonne. Une fois..2 fois… 3 fois… L extraction de plumard survient quand ton collègue qui a 10mn de retard remue toute la case à la recherche de ses accessoires de besogne: toute la panoplie du pingouin (serveur 5 étoiles) à regrouper dans la joyeuse pagaille matinale que constitue toutes bonne gueule de bois digne de se nom. Le gosier sec et les yeux rougies par la vodka, refuge précipité sous la tiédeur salvatrice de la douche. C ‘est mon tour de piste, je regarde hagard, ratatiner sur mon lit, mon camarade de chambre tout fraichement rayonnant…se faire sa première ligne de coke journalière. Que dis-je une ligne.. une traverse, un boulevard. Il est 6H30…

- 6H31: je me lève, mème rituel que mon collègue a part l’ avenue des champs-élysée finale. 6H45: je me précipite au réfectoire. Ma came à moi c’est le café, beaucoup de café. Et la nicotine, encore plus de nicotine. Et des oeufs, des tartines de beurres, des corn flakes, entre autres..

7H- tenu impeccable en revue devant les maitre d’hotels, un col de travers et retour en coulisse, ça t’apprendra de boire des gins tonics la veille de besogne, newbie de mes C…

7H10: retour en coulisse, toujours pas ça. Aboiement de la hiérarchie -“ tu sort d’ou trou d’uc?”

7H15: mise en place expédié… pas le temps. Les chiens en noirs hurlent de plus belle.

7H30: accueil des hôtes ( les clients dans le jargon des croisières). Service. Léchages de bottes. Sourire collé. confiance déguisée. Joie chorégraphiée. Tension dans le tiroir. Acerbité atrophié.



Aigreur ascendante



9H: pause.

11H30: revu, retour en coulisse, revu, retour en coulisse, revu, on se fend la gueule..

11H15: revu. Feu vert. Mise en place a l’arrache.

11H30: accueil des hôtes. Service. Léchages de… vous connaissez la suite….



L’amertume



14H: pause

16H: ‘Afternoon tea’ ( seulement en mer et 3 fois par semaines) : Service de canapés aux hôtes gavés sur leur canapés- ou gaver les hôtes de canapés sur leur canapés de service, à vous de voir..

Déception naissante



18H30: revu, retour en coulisse, blah blah blah..





21H: La parade. 50 serveurs qui déambulent dans une salle tamisée pour l’occasion. Le silence.. et puis la symphonie de l’ orchestre qui démarre son concerto. L’essor des timbres et le ton frénétique des timbales sur les visages mondains, effarés de bonheur fantasmagorique. Paillettes et confettis. Et soudain les lumières jaillissent, le clou du spectacle, la cacophonie triomphante, les cries de joie et les applaudissements dans une grande éjaculation collective et orchestrée. La je plante mon sourire comme un glaive, c est le coeur que je vise, l émotion, l’instant, ce moment dans le temps, éternel, gravé, pour toujours..





Si le rêve a un prix, autant mettre la barre au plus haut…



Et quand le rêve monte au cieux, le pourboire suit..



INTERMEDE 1: P Kwann (première personne), Pussy Club, Soi 6, Pattaya.



“Qu est ce que je fait ici? Dure a me rappeler la chronologie dans le chaos qu’ est ma vie depuis que j’ ai fait le grand saut. Il appellent ça “going south” dans mon jargon local. C’ est ma soeur qui en a eu l’idée . Elle a dit que contrairement a ma petite soeur j’ était souwey (jolie) et que je pouvais rapporter gros a la famille. Moi j’étais pas vraiment chaude pour partir. J aime mon village, même si on roulait pas sur l ‘or. Le riz était abondant, on avait du poulet 2 fois par semaine et du porc tout les jours, et avec le jardin on ne manquait jamais d’épices. La forêt nous comblait du reste. Nong O était mon mari et il l est toujours, en tout cas aux yeux des vieux. Pas sur les papiers mais tout de même. Même si il boit trop et aime trainer avec ses copains, il a bon coeur et il ne m’a jamais frappé. Bon c’ est vrai il y a aussi le yaba. Mais il ne fait pas ça tout les jours. Et il se contrôle. Et surtout il est romantique, il me promet monts et merveilles, et même si souvent c ‘est dans des soirées arrosées, et bien moi j ‘y crois quand même. ET puis il est si mignon..

Mais bon entre ma soeur et O c’est pas la joie. C’est vrai que ma soeur elle a du poids depuis qu ‘elle est “gone south”. Elle a acheter 4 rai de terre et a construit une grande maison, acheter un pick up Toyota et louer 3 terres aux voisins.

Ma maman a vu ça d’un bon oeil, même si mon papa fronçais un peu des sourcils, mais bon vu qu’ il est toujours bourré, il oublie vite. Il disait que “going south” c’ était faire un pacte avec le diable et amener la maladie dans le foyer. Tout ça parce que une de ses soeurs était mortes de la maladie du HV des années avant. Bon faut quand même faire un peu gaffe je pense mais bon le HV on en parle plus trop quand même.

Bref la guerre froide entre mon mari et ma soeur d un coté et ma maman et mon papa de l’autre ont précipité mon départ. Et ma soeur m’ a tellement fait des éloges de Pattaya que je ne pouvais pas refuser. La-bas je pourrais avoir assez d’argent pour m’habiller comme une dame de Bangkok, et peut être attirer un riche et élégant homme de la Hi society.

M’amuser et aller dans les clubs ou les beaux thais se démènent, tout en gardant un oeuil sur ma famille. Revenir au village et être respecter, avec tout les yeux tournés vers moi.

D’ un coté elle n’ avait pas tord. Maintenant l’ argent coule a flot. Je me paye tout ce que je veux. J’ ai déjà rembourser toutes les dettes de mon papa et acheter un autre terrain dans mon village. Ma soeur m’a dit que cela servira a construire une porcherie. Elle m’a dit de ne pas m’inquiéter, son boyfriend est sur le coup.

Elle ne m’avait pas prévenu. Non le farang n’est pas le même que celui des films. Ici c’est le vieux farang. Je ne m’ attendais pas au beau blond a la gueule d’ange qui joue dans un film de guerre il y a très longtemps mais quand même.



Et puis plus ils sont vieux et plus ils ont l’air de m’ apprécier.



Au début je refusait leur avances…

Je ne me suis jamais sentis aussi mal depuis mon départ d’Issan. Les remontrances de ma soeur, les yeux froids de mes colocataires, l’air désolé de mon boss, l’image de ma mère qui pleure devant un maigre repas..

J’ ai sauté. J’ ai choisi le plus laid, le plus gros, le plus saoul. C’était ma première fois. A Pattaya.

Il a dit a la mamassan que vu le prix et vu le chassis, l’étoile de mer que j’était était un “bargain”. La mamassan m’a expliqué.

Depuis, il m’ a dit aussi que mon point fort était mon innocence. Il m’ a montrer aussi ce que mon innocence lui faisait physiquement.



Et depuis je prends tout. Je suis la seule qui prend 1500 pour un short time dans la chambre du dessus. Mamassan dit toujours au

client : “Kwann same Gogo girl. Only half price”.

Et depuis je n’ai plus beaucoup de temps pour moi. Et je suis trop fatigué pour aller m’amuser. 10 Short Time par jour, ça fait mal physiquement et mentalement.

Même le yaba et les shots de tequila ne suffisent plus pour combler mes dégâts. Je suis perdu dans une ville que je ne connais même pas. Je suis sorti que 4 fois de Soi 6 .



En 2 ans…



Heureusement pour moi il y a O, mon amour d’enfance. Lui et ma soeur me supporte moralement et me guide dans mes moments les plus ombrageux.

Et d’ ailleurs, depuis que je suis a Pattaya, les deux s’ entendent à ravir…

Quand un farang veut plus que du boom boom, ma soeur est toujours la pour m’indiquer la marche à suivre.

Grace a elle, j ai deux farang qui m’envoie 20000 bath par mois, tout les mois, et un autre qui m’ envoie 10000 bath, quand j’en ai besoin.

Elle dit que c’est grace a moi, parce que je suis souway, et parce que je suis nam djai, et parce que le client vient ici pour rêver..

…et que je suis le rêve, et que tout rêve a un prix, et que plus le rêve est haut, et plus le prix est fort. Elle dit que je suis femme fatal.

Et que le farang veut l’amour fatal…



INTERMEDE 1: FIN



-Vendre du rêve



L ‘expression n’a pas son pareil. Mais qu’est ce qu’un rêve?







1- UNE IDEE QUI NAIT, QUI VIT, ET QUI PERSISTE A VIVRE, ET QUI PREND LA FORME D’UN BUT ?

2- UN INSTANT DANS LE SOMMEIL? UNE SECONDE A LAQUELLE ON S’ ACCROCHE JUSQU’AU REVEIL ET AU DELA?





Deux instants, un qui a pour source l’absolu et l’autre qui y mène. La vision est toujours à la source. L idée se forme a l’embouchure. IL faut remonter le fleuve pour atteindre la source.

Mais la source n’existe pas, ce n’est qu’un rêve!

L existence est le fleuve, le parcours non tracé de l’idée vers l’ absolu

L’existence, la quête…










Vers l ‘absolu…






A suivre…

Pattaya 2025. Be strong!!!!
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