Par Claire Fages
A l'approche du scrutin législatif du 6 juillet, le riz est devenu un des principaux enjeux électoraux en Thaïlande, le premier pays exportateur au monde de cette denrée.
Comment capter les voix des quelques 15 millions de riziculteurs thaïlandais, près de 40 % de la population active, dont de nombreux agriculteurs très pauvres ? Les candidats font de la surenchère à quelques jours des législatives. Le parti Démocrate au pouvoir a déjà annoncé qu'il allait proroger et améliorer le système de prix garanti, mis en place il y a deux ans - si le prix de marché payé par les acheteurs privés est inférieur à 11 000 bahts, soit 330 dollars la tonne, l'Etat continuera de verser la différence à l'agriculteur.
Mais l'opposition, mené par la sœur de Thaksin Shinawatra, l'ancien premier ministre chassé du pouvoir pour corruption, il y a cinq ans, va beaucoup plus loin : le Parti des Thaïs, s'il revient aux affaires, promet que son gouvernement achètera toute la production de riz nationale aux agriculteurs à 15 000 bahts la tonnes, soit 80 % de plus que le prix de marché actuel ; que ce riz sera stocké aux frais de l'Etat, et revendu ensuite par le gouvernement.
Un discours séduisant pour les agriculteurs les plus pauvres, mais qui inspire la plus grande inquiétude d'un bout à l'autre de la filière. Même les représentants des agriculteurs craignent que les plus petits producteurs ne bénéficient pas de cette mesure, parce qu'ils n'ont, pas plus que le gouvernement, les entrepôts pour stocker le riz qu'ils gageront à l'Etat. Ce sont les usineurs, ceux qui décortiquent le riz, qui profiteraient de 60 % de la manne. La filière thaïlandaise craint aussi l'afflux de riz étranger en contrebande, qui viendrait profiter des subventions, ce qui mettrait en péril le système, qui promet déjà d'être très coûteux pour les finances publiques. Les acheteurs et les exportateurs entrevoient enfin, si la promesse de l'opposition se concrétisait, l'augmentation des prix de détail pour les consommateurs, et de l’autre la perte de compétitivité du riz thaïlandais sur le marché international.
La Thaïlande qui entendait réaliser des exportations record cette année, pourrait au contraire perdre des parts de marché au bénéfice de son grand concurrent le Vietnam mais aussi de l'Inde qui va probablement autoriser la reprise partielle de ses exportations de riz.
http://www.rfi.fr/emission/20110621-le- ... -thailande
Le riz, enjeu électoral en Thaïlande
Re: Le riz, enjeu électoral en Thaïlande
Le problème, c'est pour que la Thaïlande reste le premier exportateur de riz mondial, il faut que le riz ne soit pas cher.
Et le riz n'est pas payé assez cher aux agriculteurs, qui ont des charges importantes (coût élevé de l'engrais et coupe du riz).
Donc il n'y a pas le choix. Soit le pays perd sa place mondiale en aidant un peu ses producteurs et le riz sera plus cher dans les magasins, soit elle maintient des prix bas mais continue à appauvrir sa main d'oeuvre.
Dans les 15 jours à venir, il va y avoir une forte augmentation du prix de l'engrais (c'est annoncé). Les fabricants d'engrais, sont les mêmes qui achètent le riz.
S'ils doivent payer plus le riz, ils se rattraperont avec l'engrais. Et la bouche est bouclée.
Et le riz n'est pas payé assez cher aux agriculteurs, qui ont des charges importantes (coût élevé de l'engrais et coupe du riz).
Donc il n'y a pas le choix. Soit le pays perd sa place mondiale en aidant un peu ses producteurs et le riz sera plus cher dans les magasins, soit elle maintient des prix bas mais continue à appauvrir sa main d'oeuvre.
Dans les 15 jours à venir, il va y avoir une forte augmentation du prix de l'engrais (c'est annoncé). Les fabricants d'engrais, sont les mêmes qui achètent le riz.
S'ils doivent payer plus le riz, ils se rattraperont avec l'engrais. Et la bouche est bouclée.
Re: Le riz, enjeu électoral en Thaïlande
Complément...
Le prix du riz thaïlandais à l’exportation ne cesse d’augmenter et cette hausse inquiète le secteur qui craint que les acheteurs se tournent vers des marchés moins chers comme ceux des pays voisins, rapportait mardi le Bangkok Post. Le prix du riz paddy se situe actuellement entre 9.000 et 9.500 bahts la tonne, et est vendu autour de 590 dollars à l’exportation une fois traité, a indiqué l’Association des exportateurs de riz lors de la conférence sur le riz thaïlandais qui a eu lieu à Bangkok les 20, 21 et 22 juin. La tonne pourrait monter à 10.000 bahts, et 800 dollars à l’exportation pendant la deuxième moitié de l’année. Cette montée des prix s’explique par la fin de la deuxième période de récolte et par la spéculation de certains acteurs qui prévoient que la politique de prêt hypothécaire sur le riz sera relancée. Le riz est également au centre de la campagne électorale avec les deux principaux partis, le Puea Thai et le Parti Démocrate, qui promettent des prix d’achat plus élevés aux agriculteurs et une prise en charge du coût par le gouvernement. Les entreprises privées thaïlandaises travaillant dans le secteur du riz pressentent une montée des prix à l’exportation ainsi que pour les particuliers, et un désintérêt progressif des acheteurs qui se tourneront plus facilement vers du riz moins cher comme celui du Vietnam ou de l’Inde. La Thaïlande est le plus grand exportateur de riz dans le monde et compte exporter 10 millions de tonnes cette année, comparé aux 9,05 millions de 2010, qui ont rapporté 169 milliards de baths (3,8 milliards d’euros) au royaume.
M.B. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) jeudi 23 juin 2011
Le prix du riz thaïlandais à l’exportation ne cesse d’augmenter et cette hausse inquiète le secteur qui craint que les acheteurs se tournent vers des marchés moins chers comme ceux des pays voisins, rapportait mardi le Bangkok Post. Le prix du riz paddy se situe actuellement entre 9.000 et 9.500 bahts la tonne, et est vendu autour de 590 dollars à l’exportation une fois traité, a indiqué l’Association des exportateurs de riz lors de la conférence sur le riz thaïlandais qui a eu lieu à Bangkok les 20, 21 et 22 juin. La tonne pourrait monter à 10.000 bahts, et 800 dollars à l’exportation pendant la deuxième moitié de l’année. Cette montée des prix s’explique par la fin de la deuxième période de récolte et par la spéculation de certains acteurs qui prévoient que la politique de prêt hypothécaire sur le riz sera relancée. Le riz est également au centre de la campagne électorale avec les deux principaux partis, le Puea Thai et le Parti Démocrate, qui promettent des prix d’achat plus élevés aux agriculteurs et une prise en charge du coût par le gouvernement. Les entreprises privées thaïlandaises travaillant dans le secteur du riz pressentent une montée des prix à l’exportation ainsi que pour les particuliers, et un désintérêt progressif des acheteurs qui se tourneront plus facilement vers du riz moins cher comme celui du Vietnam ou de l’Inde. La Thaïlande est le plus grand exportateur de riz dans le monde et compte exporter 10 millions de tonnes cette année, comparé aux 9,05 millions de 2010, qui ont rapporté 169 milliards de baths (3,8 milliards d’euros) au royaume.
M.B. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) jeudi 23 juin 2011