Le tourisme thaïlandais a pris un coup dur après les dernières manifestations des « chemises rouges » dans le royaume, et le répandage symbolique de sang qui a eu lieu la semaine dernière, notamment devant la Maison du gouvernement. « Le sang fait peur. Beaucoup de gens pensent que les manifestations pourraient être violentes. Ils pensent que le sang pourrait provenir d’une mise à mort », explique le président des Agents de voyage thaïlandais, Surapol Sritrakul. Ce dernier précise que les manifestations ont entrainé l’annulation de nombreux tours, en particulier depuis les principaux marchés asiatiques, et estime que les chiffres touristiques sont descendus de 20 à 30% par rapport à la moyenne annuelle. Bien que les manifestations soient restées pacifiques jusqu’à présent, beaucoup se rappellent des actions en avril dernier qui avaient dégénéré en affrontement violents dans la capitale, en parallèle du sommet de l’Asean à Pattaya. « Nous avons perdu 25 millions de bahts depuis le 11 mars, mais ce qui m’inquiète ce sont les réservations pour avril [Songkran ndlr.]… qui sont calmes », explique le directeur marketing d’une marque hôtelière internationale, sous condition d’anonymat. Néanmoins, certains restent optimistes et jugent que l’image de la Thaïlande restera encore bonne sur le court terme. « Mais sur le long terme il y a aura des dégâts. Les chiffres du tourisme suivent généralement une tendance cyclique, mais ici c’est beaucoup plus volatile – au lieu de pics et de vagues cela ressemble plus à un électrocardiogramme après une crise cardiaque », analyse Bill Barnett, chroniqueur sur le secteur du tourisme, et directeur d’une entreprise de consultance dans l’île de Phuket.
(http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html avec AFP) lundi 22 mars 2010
